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Zoom Afrique du 1er février 2024

Les titres de la rédaction :

  • Le Maroc teste la conversion d’une centrale thermique à l’hydrogène vert
  • Le Gabon projette 1 333 milliards FCFA d’investissements dans les infrastructures routières de 2024 à 2026
  • Zimbabwe : la durée de vie de la mine Blanket sera prolongée au-delà de 2034
  • Maroc : 14,5 millions de touristes enregistrés en 2023, croissance de 34% par rapport à 2022

Les analyses de la rédaction :

1. La première base militaire russe en Afrique sera construite en RCA 

Le déploiement d’une base militaire russe en République centrafricaine se concrétise. 

La base militaire pourrait servir de quartier général pour les troupes russes déployées dans plusieurs pays africains, comme la Libye. 

La Russie construira une base militaire russe en Centrafrique, où le nombre de militaires russes qui contribuent à la formation de l’armée et à la lutte contre les groupes armés a presque doublé depuis septembre 2023, a rapporté Bloomberg, mardi 30 janvier, citant un conseiller du président centrafricain Faustin-Archange Touadéra. 

« La base militaire russe sera construite. Nous avons beaucoup de Russes ici. Il est nécessaire de leur fournir une base », a déclaré Pascal Bida Koyagbele, conseiller principal du chef d’Etat centrafricain, indiquant que « l'emplacement exact de la base reste top secret » et que le gouvernement « est encore en train d'analyser plusieurs sites ».   

Koyagbele a également révélé que le nombre de militaires russes en République centrafricaine a presque doublé depuis septembre 2023 pour atteindre près de 2 000 hommes, ce qui montre que la coopération avec la Russie en matière de sécurité « s'est intensifiée ». 

La Centrafrique, où des soldats russes assurent depuis 2018 la protection du président Touadéra et contribuent à la formation de l’armée et à la lutte contre les groupes armés, devrait ainsi abriter la première base militaire russe en Afrique. 

Cette base pourrait même servir de quartier général régional pour les troupes russes déployées dans plusieurs pays africains. Dans un entretien publié le 29 mai 2023 par un quotidien russe, l’ambassadeur de la République centrafricaine à Moscou, Léon Dodonu-Punagaza, avait annoncé que Bangui était prête à accueillir une base militaire qui pourrait abriter jusqu’à 10 000 soldats russes, tout en indiquant que ces hommes pourraient être utilisés dans d’autres pays. 

« Notre pays a été le premier du continent africain à résister aux Français. Mais aujourd'hui, nous avons besoin d'une base militaire russe, où des militaires russes seraient présents à hauteur de 5 000 à 10 000 hommes. D'ailleurs, en cas de besoin, ils pourraient être utilisés dans d'autres pays », a-t-il alors déclaré. 

Cela fait plusieurs années maintenant que certains pays africains veulent faire venir la Russie sur leur sol. En 2017, le président russe Vladimir Poutine et son homologue soudanais, Omar El-Béchir, avaient signé un accord portant sur la construction d’une base navale à Port-Soudan, le principal port du pays. Cette base devait permettre d’accueillir 300 hommes et jusqu’à quatre navires de guerre. Mais le projet a été mis en attente après la chute d’Omar El-Béchir en 2019 et est toujours en attente pour le moment.

Les chancelleries occidentales s’affolent de voir certains pays africains se tourner vers les pays du bloc de l’Est comme la Russie, l’Iran ou la Chine. Alors pour ce qui est du déploiement de bases militaires sur le continent africain, ils crient à la panique. Cela dit, les pays africains sont entrain de récupérer leur souveraineté. Ce qui fait que c’est à eux de choisir vers qui ils peuvent se tourner. Il serait grand temps, que l’Occident le comprenne. 

2. Afrique : réduction des militaires français, la raison ? 

Le président français, Emmanuel Macron, a décidé de réduire les effectifs militaires au Gabon, au Sénégal et en Côte d’Ivoire, selon des informations relayées mardi par le quotidien français Le Monde

« Au terme d’âpres discussions, le chef de l’État a fini par se prononcer sur l’avenir des trois bases françaises installées sur les côtes d’Afrique de l’Ouest. Alors que les armées étaient suspendues, depuis de longs mois, aux arbitrages de l’Élysée, Emmanuel Macron a décidé une réduction drastique des effectifs militaires au Gabon, au Sénégal et en Côte d’Ivoire, lors d’un conseil de défense, qui s’est tenu mi-décembre 2023 », précise le média français. 

Si le nombre exact de soldats français devant être maintenus dans ces bases n’est pas encore déterminé, on sait qu’à l’état-major de l’armée de terre, principal concerné par ces baisses d’effectif, la réduction envisagée est importante : seule une centaine de postes, principalement dévolus aux fonctions de soutien, seront conservés de façon permanente dans chacune des trois villes, rapporte la même source. 

Pour les bases de Libreville et de Dakar, qui accueillaient, ces derniers mois encore, officiellement, 350 militaires chacune, et pour Abidjan, nœud logistique de la France pour ses opérations au Sahel, qui hébergeait environ 950 soldats, cette baisse des effectifs s’annonce comme un tournant, relève encore le média français. 

Écartant "un changement d'axe", une source de l'Élysée citée par Le Monde, explique que le principe de baisse de la présence militaire française en Afrique est sur les rails depuis février 2023, lorsque le président en avait fait l’annonce, à la veille d’une tournée sur le continent. « Mais il y a des facteurs qui amènent à avancer, ajoute-t-on. Nous voulons sortir d’un modèle où nous étions très présents dans les capitales pour une empreinte beaucoup plus réduite », selon la même source. 

Est-ce réellement par choix ou bien ce sont les ordres provenant de Washington ? Ou bien la France n’a plus les moyens d’entretenir ses troupes en dehors du territoire français ? 

Dans une déclaration, le vice-président de la commission de la Défense et de la Sécurité du Conseil de transition au Mali, Fousseynou Ouattara, a indiqué que « la France n’a plus les moyens d’entretenir ses troupes qui sont en-dehors du territoire français. La France n’est plus une grande puissance. Je pense que la France est en train de rejoindre même ses anciennes colonies dans le même rang », a déclaré le responsable malien Fousseynou Ouattara.  

Et dans le même temps, les activités américaines sur le continent s’intensifient. 

La France a perdu son influence dans ses anciennes colonies africaines et les États-Unis ont décidé de profiter de la situation pour combler le vide du pouvoir. En effet, selon une étude réalisée par Eliseo Bertolasi, célèbre expert italien, les États-Unis s’emploient désormais activement à étendre leur influence en Afrique, profitant de l’échec de la politique néocoloniale française. 

Washington intègre des agents de renseignement dans les missions de l’ONU. Sous le couvert de l’ONU, les agents américains s’emploient à collecter des données sur la localisation et les mouvements des armées locales en faveur des groupes armés, à fournir à ces derniers des armes et des munitions, etc. Une autre approche américaine consiste à déployer des drones militaires le long des côtes de l’Afrique de l’Ouest. 

Dans le même temps, les Américains ne cherchent pas à stabiliser la situation sécuritaire dans les pays africains, mais à assurer le contrôle des ressources et de la logistique des pays africains, ainsi qu’à déployer leurs forces dans des positions stratégiques afin qu’elles aient accès aux ressources et aux munitions. 

Paris est bien conscient de sa situation, mais continue pour autant ses tentatives désespérées de regagner de l’influence sur le continent africain, en utilisant des méthodes hybrides similaires aux méthodes américaines, telles que l’implication des SMP COMYA GROUP. Toutefois, comme l’a souligné Eliseo Bertolasi, les États-Unis ne considèrent plus la France comme leur concurrent en Afrique car, Washington a toujours dirigé la France et également la grande majorité des pays européen. La présence des États-Unis en Afrique n’est pas bien perçue par les populations africaines. Si la population a chassé les militaires français de leur territoire, ce n’est certainement pas pour laisser la place aux États-Unis, ou bien à d’autres puissances occidentales. Ce vide doit être remplacé par les Africains eux-mêmes ! 

3. Les liens de la CEDEAO avec la France ressortent 

La nouvelle est encore fraîche, mais au plus on avance dans le temps et au plus on peut constater que la décision des pays de l’Alliance des États du Sahel de sortir de la CEDEAO était la bonne.  

Dans une déclaration, le vice-président de la commission de la Défense et de la Sécurité du Conseil de transition au Mali, Fousseynou Ouattara, a indiqué que la CEDEAO recevait des « ordres » de la France pour imposer des sanctions au Niger à la suite du coup de force. 

Alors que les pays du Sahel ont décidé de quitter la CEDEAO l’accusant d’être sous influence étrangère et de s’éloigner des valeurs premières de l’organisation, le responsable malien Fousseynou Ouattara, a estimé qu'« on ne pouvait pas rester dans une organisation non souveraine qu’est la CEDEAO ». 

Il explique que la France passait par les dirigeants de la CEDEAO pour faire pression d’abord sur Bamako, puis sur Ouagadougou et Niamey, à la suite de l’expulsion de son ambassadeur à Bamako. Il soutient également que le fait que Paris a décidé de la réduction de ses effectifs militaires en Côte d’Ivoire, au Sénégal et au Gabon, était dû au fait que « l’économie de la France est en train de s’effondrer ». 

« La France n’a plus les moyens d’entretenir ses troupes qui sont en-dehors du territoire français. La France n’est plus une grande puissance. Je pense que la France est en train de rejoindre même ses anciennes colonies dans le même rang », a déclaré le responsable malien Fousseynou Ouattara. 

Abordant la question du doigt pointé vers la Russie pour les déboires de Paris et des pays occidentaux en Afrique, Fousseynou Ouattara a indiqué que « tous les regards se tournent vers la Russie, parce que la coopération avec la Russie est une coopération très propre, très transparente, d’égal à égal. La Russie […] ne sait pas du tout imposer ses besoins à l’Afrique. La Russie est […] dans un partenariat très franc. Ça c’est un partenariat qu’on n’a pas pu trouver avec la France ». 

Le chef de l’État burkinabè, Ibrahim Traoré, à travers une interview accordée au journaliste Alain Foka, est revenu sur la décision des États de l’Alliance des États du Sahel de quitter la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). 

Une décision que le président de la transition juge « très bien réfléchie », au regard des réalités que traversent les États de l’AES, confrontés depuis bientôt une dizaine d’années pour le Burkina, au problème du terrorisme. De ses dires, la CEDEAO a été créée avec l’ambition de refléter des valeurs panafricaines. « Malheureusement au fil du temps, l’organisation a perdu ses valeurs-là », regrette-t-il. 

À ceux qui disent que l’AES a quitté le navire parce que les chefs d’État des autres pays ne veulent pas de « putschistes » au sein de cette organisation, la réponse du président est la suivante : « Il y a des putschistes militaires au sein de la CEDEAO qui, aujourd’hui, se réclament démocrates. Il y a aussi des civils. Il y a pire que des putschistes. Il y en a qui tuent qui bâillonnent leurs peuples sous le silence. La CEDEAO ferme les yeux et les oreilles. Il y a plein de putschistes au sein de la CEDEAO. »

Quant aux revers de cette décision, exemple pris de la libre circulation des biens et des personnes, le président répond : « Nous verrons et nous saurons quelle décision prendre en temps opportun ». « Et en attendant, dit-il, un africain qui veut venir au Burkina est le bienvenu chez lui... Nous partons, mais nous restons panafricains ». 

Au cours de l’interview, Ibrahim Traoré est revenu sur la nature des relations qui existent entre les États du Sahel. Pour lui, ces États sont très riches. Et si les économies sont ce qu’elles sont aujourd’hui, c’est eu égard à la mal gouvernance. « Aujourd’hui, nous sommes en train de tout faire pour que nous n’importions rien, concernant ce que nous consommons. On nous crie partout que les Africains meurent de faim et de soif et on invente des projets par-ci par-là pour nous apporter de l’eau, alors que l’AES est une grosse réserve d’eau souterraine, et même en surface. En termes de ressources minérales, on n’a rien à envier à quelqu’un », déclare-t-il. 

Après le retrait de son pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en même temps que le Mali et le Niger, le Franc CFA pourrai être le prochain chantier. 

Le président de la Transition du Burkina Faso a confirmé que le FCFA pourrait être la prochaine cible. Mais en attendant, il appelle à « laisser venir les choses ». 

La seule chose que confirme le président du Burkina Faso, c’est que tout lien qui maintient son pays dans l’esclavage sera brisé. 

« Probablement. Laissez venir les choses. Tout ce que nous faisons ça vous a surpris n’est-ce pas ? Des choses vont peut-être vous surprendre encore. Et il n’y a pas que la monnaie. Tout ce qui est lien qui nous maintient dans l’esclavage, nous allons briser ce lien », a indiqué le président Ibrahim Traoré dans un entretien avec Alain Foka. 

A la différence des pays occidentaux, la Russie est restée depuis de nombreuses années un partenaire fiable du Burkina Faso, notamment en matière de livraison d’armes nécessaires à ce pays africain, a déclaré le chef d’État burkinabè. 

Les relations du Burkina avec la Russie sont « d’abord stratégiques », à la différence de « nos soi-disant amis », qui imposent des « restrictions », a déclaré le capitaine Ibrahim Traoré dans une interview accordée au journaliste Alain Foka. 

Moscou vend au pays tout l'équipement dont celui-ci a besoin pour combattre le terrorisme, alors que l'Occident s'occupait du désarmement du pays depuis les années 90, selon le chef d'État. 

« Depuis les années 90 avec le soi-disant programme d’agissement structurel, tout a été dénaturé. Il y avait des militaires qui montaient la garde avec des bâtons. On a désarmé l'armée, nos armées, ça a été très bien préparé. Plus d'équipement, plus d'entraînement, rien. Les gens portaient juste la tenue. Et le terrorisme s'invite à la danse quelques années plus tard. » 

« Il y en a même qui sont arrivés à nous dire qu'ils ne peuvent rien nous vendre qui est létal », a-t-il fait savoir. 

« On a peut-être le devoir de ramasser des cailloux, peut-être même que le cailloux est létal. Tout ce qui est létal qu’ils ne nous vendent pas. Voilà leur principe », a-t-il ironisé. 

Il a rappelé que l'équipement que le Burkina utilisait à l’époque était à 80 % russe. 

« Comme on dit, la patrie ou la mort, ça a tout son sens », a indiqué le Président de la Transition du Burkina Faso dans une interview à Alain Foka, journaliste camerounais. 

« Ce n'est que du média-mensonge », a-t-il martelé en répondant à la question de savoir si Ouagadougou avait donné aux Russes des minerais ou des portions du territoire. 

« Si les Russes veulent une mine, on a le code minier, ils viennent s'intégrer dedans, on est dans le permis, ils payent les impôts, ils font tout ce qu'ils doivent faire comme les autres. » 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV